mardi 23 juin 2009

Qu’est-ce que la microéconomie ?

La microéconomie est la branche de l'économie qui étudie le comportement des agents (essentiellement les consommateurs et les entreprises) dans une perspective qui est celle de principalement de l'analyse néoclassique. Néanmoins il existe de nombreuses recherches en microéconomie qui ne se rattachent pas à ce courant, notamment les approches institutionnalistes (Williamson), conventionnalistes (Orléan) ou cognitives (Simon). Cependant le courant néoclassique est celui qui a donné les fondements théoriques les plus conséquents dans l'histoire de l'économie.

Dans l'analyse microéconomique néoclassique, le point de vue adopté est celui de l'individualisme méthodologique : les interactions sociales entre acteurs sont analysées à partir du comportement rationnel de ces acteurs, qui sont considérés comme des atomes du système économique. Le comportement de ces agents est postulé comme rationnel, c'est-à-dire qu'il est décrit à partir de la volonté de maximiser le profit (pour l'entreprise) ou l'utilité (pour le consommateur) sous contrainte de ressources. Cette description se fait par le biais de modèles mathématiques : au consommateur correspond une fonction d'utilité et à l'entreprise une fonction de production. Le producteur va chercher à maximiser son profit sous contrainte de sa production et le consommateur va essayer de maximiser son utilité sous contrainte de son revenu.

L'objet principal de la microéconomie est donc l'analyse des décisions individuelles. Elle cherche à déterminer l'équilibre du marché : quels sont les prix et les revenus qui équilibrent l'offre et la demande sur le marché. Les consommateurs sont considérés comme des offreurs de travail et des demandeurs de produits finis. Les entreprises sont envisagées comme des offreuses de produits finis et des demandeuses de travail. Elle s'intéresse donc à la manière dont l'allocation des ressources s'opère, aux choix des agents économiques et aux structures de marché qui préservent le mieux les intérêts des consommateurs.

L'allocation des ressources est un problème dans une situation de rareté des biens. La rareté désigne ce qui peut venir à manquer. Or selon les économistes néoclassiques, les biens sont rares car ils sont difficiles à produire, alors que les besoins des consommateurs sont illimités. Cette rareté est formalisable sous forme de contrainte (par exemple la contrainte de revenu du consommateur) et implique un choix qui est la base du mécanisme de formation des prix. Rappelons cette définition se l'économie due à Maurice Allais : « l'économie a pour objet de rechercher comment satisfaire au mieux les besoins pratiquement illimités des hommes avec les ressources et les connaissances limitées qui sont les leurs, et de définir les institutions dans le cadre desquelles cet objectif peut être atteint ».

Le choix des agents économiques est rendu nécessaire par la situation de rareté des biens. Or ces choix ont un coût qui correspond au coût de renonciation d'un bien. Ce coût de renonciation est aussi appelé coût d'opportunité. Il s'agit de la valeur de tout ce qu'un choix d'un bien plutôt que d'un autre entraîne. Par exemple, le coût d'opportunité d'une année d'étude supplémentaire correspond à la valeur du revenu qu'un étudiant aurait obtenu durant cette année s'il avait commencé à travailler. L'étudiant va arbitrer donc son choix en fonction des ressources limitées qu'il peut utiliser.

Le marché a pour objectif de révéler les préférences des consommateurs. En d'autres termes, si l'on suppose une intervention minimale de l'Etat, il est possible de présenter les combinaisons maximales qu'une économie peut produire en utilisant toutes les ressources disponibles. Cela permet de savoir quels sont les arbitrages qui doivent être effectués afin que la production soit maximale compte tenu des contraintes de ressource. Ces arbitrages sont représentés par la frontière des possibilités de production : pour chaque niveau de production d'un bien, il existe un niveau maximal de production pour les autres biens.

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