mardi 5 octobre 2010

Emploi et chômage en France en 2009

D'après l'INSEE, la population active disposant d'un emploi en 2009 (c'est-à-dire la population en âge de travailler occupant effectivement un emploi) représente 25,6 millions de personnes (à temps plein ou à temps partiel). En comptabilité nationale, tous les types d'emploi (salariés, non-salariés) sont comptabilisés et chaque personne compte pour un emploi, quel que soit son temps de travail.

En 2009, la ventilation des emplois se fait de la manière suivante :

  • les entreprises privées regroupent 72 % des personnes ayant un emploi (18,3 millions de personnes) ;
  • les administrations regroupent quant à elles 21 % (5,3 millions de personnes employées par l'État, les collectivités locales, les hôpitaux, etc.) ;
  • les ménages ou les institutions sans but lucratif aux services des ménages (ISBLM, associations par exemple) emploient 7 % (1,7 millions de personnes).

Depuis 2004, la hausse des emplois au service des ménages et des ISBLM a été ininterrompue (+ 3,7% par an en moyenne jusqu'en 2008). Le rythme de progression s'est néanmoins infléchi en 2009, pour s'établir à + 1,6 %. Parallèlement, les emplois dans les entreprises du secteur privé se sont repliés (– 2 %). À l'inverse, l'emploi a augmenté dans les administrations publiques (+ 0,4 %), en particulier dans les collectivités locales et les hôpitaux, alors qu'il avait enregistré une baisse en 2008 (– 0,3 %).

Même si durant la crise, la France a mieux résisté que ses principaux partenaires (le nombre de chômeurs a augmenté de 23 % entre mai 2007 et fin 2009 alors que, sur la même période, il a crû de 50 % au Royaume-Uni et de 129% aux Etats-Unis), l'année 2009 a connu d'importantes destructions d'emploi : 320 000 personnes ont perdu leur emploi, ce qui représente une augmentation de plus de deux fois supérieur au gain de 2008 (+ 154 000). En équivalent temps-plein, cela représente 308 000 personnes. Pour tenir compte de façon plus précise de la force de travail mobilisée par l'économie française, il faut recourir à la notion d'« équivalent temps plein » qui comptabilise, pour un équivalent temps plein, deux personnes travaillant à mi-temps. La prise en compte du temps partiel réduit le nombre d'emplois comptabilisés en équivalents temps plein par rapport à ceux comptabilisés en personnes physiques.

Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) s'établit en moyenne à 9,9% de la population active (contre 7,6 % au premier trimestre 2008). Pour la France métropolitaine, il s'établit à 9,5 %. Le taux de chômage a retrouvé son niveau de la fin 1999. Le chômage concerne 2,7 millions de personnes (700 000 de plus qu'en 2008, soit une augmentation de 35 %). Pour rappel, un chômeur au sens du BIT est une personne en âge de travailler (ayant 15 ans ou plus) qui :

  • n'a pas travaillé, ne serait-ce qu'une heure, au cours de la semaine de référence ;
  • est disponible pour travailler dans les deux semaines ;
  • a entrepris des démarches actives de recherche d'emploi dans le mois précédent ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

La hausse du chômage concerne toutes les tranches d'âge, mais son ampleur est plus grande pour les jeunes de 15 à 24 ans. Les jeunes sont en effet plus sensibles aux fluctuations conjoncturelles du marché du travail car ils servent de variable d'ajustement (ils avaient davantage bénéficié de la baisse du chômage en 2006 et 2007). En 2009, le taux de chômage des jeunes (par rapport à la population active) atteint le niveau historique de 24 % de la population active, contre 8,6 % chez les 25-49 ans.

La hausse du chômage des jeunes a principalement touché les hommes, moins qualifiés et plus nombreux dans des secteurs plus affectés par la crise. Ainsi, depuis la mi-2008, le taux de chômage des femmes de moins de 25 ans est plus faible que celui des hommes du même âge (22,5 %, contre 24,6 % pour les jeunes hommes). Il faut cependant envisager le taux de chômage des jeunes par rapport à l'ensemble de la population des 15-24 ans qui n'est que qui n'est que de 8,7 % en 2009 (un point seulement au-dessus de la part des chômeurs dans la population totale des 25-49 ans). Cet effet de grossissement vient du fait que la part des inactifs au sein des 15-24 ans est élevée du fait des études et donc d'une moindre présence sur le marché du travail.

De manière générale, les hommes ont davantage souffert de la crise que les femmes. La tendance au rapprochement entre les taux de chômage masculins et féminins observée depuis le début des années 1990 s'est ainsi accélérée : en moyenne en 2009, le taux de chômage des femmes n'est plus supérieur que de 0,5 point à celui des hommes.

Pratiquement toutes les branches d'activité ont été touchées par les destructions d'emploi. Les plus forts reculs ont été enregistrés dans l'industrie manufacturière (- 4,7 %), en particulier dans les biens de consommation et les biens intermédiaires. Les pertes d'emploi dans l'agriculture se sont également poursuivies (- 3,4%). Pour la première fois depuis 1993, l'emploi dans les services principalement marchands a reculé (- 1,7 %), en raison de la chute de l'emploi dans les services aux entreprises et, dans une moindre mesure, dans le commerce. Inversement, l'emploi a encore progressé dans les activités financières (+ 0,7 %) et les services aux particuliers (+ 0,4 %), quoique de façon plus modérée qu'en 2008. Seul l'emploi dans les services administrés a accéléré (+ 0,9% après + 0,7 % en 2008) : après deux années consécutives de baisse, l'emploi dans l'administration s'est retourné à la hausse (+ 0,7%), tandis que dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'action sociale, les créations d'emploi restaient dynamiques (+ 1 %).

Sur le plan des politiques de l'emploi, la France a mis en place :

  • un dispositif « zéro charge » en faveur des très petites entreprises ;
  • le développement de l'activité partielle pour permettre aux salariés d'être mieux indemnisés (RSA chapeau) et de recevoir des formations leur permettant de sécuriser leurs parcours professionnels ;
  • un dispositif d'accompagnement aux reconversions professionnelles par le biais des Conventions de reclassement personnalisé (CRP) et des Contrats de transition professionnelle (CTP) ;
  • l'accroissement des contrats en alternance (contrats d'apprentissage et de professionnalisation) pour développer l'emploi des jeunes.



Bibliographie


Synthèse réalisée à partir des fiches thématiques de l'INSEE : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ecofra10f


Graphiques

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