Il faut cependant souligner qu'aucun économiste n'a reconnu de son vivant appartenir au courant classique. Il s'agit en réalité d'une catégorie d'histoire de la pensée économique telle qu'ont pu la pratiquer Karl Marx ou John Maynard Keynes. Selon le point de vue que l'on prend, il existe des définitions différentes de l'école classique. Pour Marx, l'école classique représentée par Adam Smith s'oppose à l'économie vulgaire de Malthus, en ce que la première relève de la science et l'autre de l'idéologie. L'élément scientifique de l'économie classique consiste à voir la valeur des marchandises comme étant égale à la quantité de travail nécessaire à la production de ces marchandises (théorie de la valeur travail). Pour Keynes, l'école classique n'est en fait qu'un cas particulier (valide seulement en situation d'équilibre de plein emploi des ressources) de la théorie générale qu'il propose.
L'école classique s'efforce principalement de comprendre les ressorts du capitalisme et notamment sa dynamique qui, à travers l'emploi du travail salarié régulé par le marché, doit permettre d'aller vers l'enrichissement de toute la société. La richesse est définie par les classiques comme un surplus qu'on accumule. Elle est produite par le travail grâce à une mise en valeur de la terre et du capital. Elle dépend donc de l'accroissement de la productivité (quantité produite divisée par les moyens mis en œuvre pour l'obtenir). Il y a là un infléchissement par rapport à l'analyse des Physiocrates qui réduisaient la production de la richesse à la terre seule. Les classiques reprennent aux Physiocrates, hormis la même méfiance vis-à-vis de l'intervention étatique, l'idée qu'il existe des lois naturelles de l'économie. Ces lois ne sont cependant pas transcendantes, mais immanentes. Pour les mettre en évidence, il faut en passer par l'observation des faits et non uniquement par des raisonnements abstraits.
Thomas Robert Malthus est un pasteur anglican connu pour sa théorie de la population que l'on retrouve dans son Essai sur le principe de population (1798). Cette théorie montre qu'il existe une contradiction entre la croissance de la population et la croissance de la production. Si la première suit une progression géométrique (1, 2, 4, 8, 16), la seconde suit une progression moindre d'ordre arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6). Cette contradiction aboutit à un risque permanent de surproduction et donc de misère des travailleurs. Pour cette raison, Malthus se prononce en faveur de la suppression des Poor Laws (lois visant à aider les pauvres qui date de 1795) parce qu'elles ont une valeur incitative à la procréation.
Jean-Baptiste Say expose quant à lui la loi des débouchés dans son Traité d'économie politique (1803). Elle s'énonce ainsi : « les produits s'échangent contre les produits ». Cette phrase sibylline signifie que tout niveau de production globale engendre des revenus de même valeur, ce qui rend la surproduction impossible. En d'autres termes, l'offre crée sa propre demande. Dans cette perspective, la monnaie n'est qu'un « voile » qui recouvre un troc. Cette formule est la base de la théorie quantitative de la monnaie, théorie classique qui considère la monnaie comme un élément neutre. Cette théorie est notamment critiquée par Keynes qui montre que la monnaie peut être désirée pour elle-même.
Votre texte est très riche ! En tout cas merci pour ces informations !!!
RépondreSupprimertrès bon document $ais je crois que c'est plutôt la "main invisible d'Adam Smith"
RépondreSupprimer"MAIS
RépondreSupprimer