Dans l'approche en termes relatifs, le seuil de pauvreté est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population. Eurostat utilise un seuil à 60% de la médiane des niveaux de vie. La France utilise à la fois un seuil à 60% et un seuil à 50% qui est resté longtemps le seuil de référence. L'appréhension relative de la pauvreté rend incomparable le niveau de vie des personnes les plus démunies avec la situation des pays pauvres. Selon le seuil retenu du niveau de vie médian, le revenu « disponible » (c'est-à-dire après impôts et prestations sociales) d'une personne pauvre est soit inférieur ou égal à 908 euros mensuels (seuil à 60 %), soit inférieur ou égal à 757 euros mensuels (seuil à 50 %). La France compte ainsi en 2007 entre 4,2 et 8 millions de personnes pauvres, soit un taux de pauvreté de 7,2 à 13,4%.
A titre de comparaison, si l'on considère un seuil de pauvreté à 60% du niveau de vie médian, la pauvreté concerne 17% de la population européenne. Ce niveau important s'explique notamment par l'arrivée en 2005 des dix nouveaux pays d'Europe de l'Est. Ainsi l'écart va de 11% pour les Pays-Bas à 23% pour la Roumanie. En la matière, ce sont les pays nordiques qui se débrouillent le mieux. La France se situe dans le haut du classement avec ses 13%. Les taux les plus élevés sont à relever en Europe de l'est, même si plusieurs grands pays d'Europe dont le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne ou la Grèce ont un taux de pauvreté d'au moins 20 %. Il faut cependant garder à l'esprit que le seuil retenu n'est pas le revenu médian européen, mais le revenu médian de chaque pays. Le Royaume-Uni enregistre 19 % de pauvres, mais le seuil de pauvreté britannique est beaucoup plus élevé que le seuil roumain si l'on considère cette donnée en valeur absolue : il est estimé à 13 119 euros par an pour le Royaume-Uni contre 1 173 euros pour la Roumanie.
En France, d'après l'INSEE, la pauvreté relative qui a baissé de 1970 à 2002 remonte depuis 2003. Mais cela ne signifie pour autant que les pauvres sont de plus en plus pauvres, car malgré le ralentissement de la croissance depuis les années 1970, la France continue à s'enrichir. Le revenu médian augmente et donc avec lui le seuil de pauvreté. Entre 1970 et 2007, ce seuil a quasiment doublé en euros constants (c'est-à-dire une fois que l'on a retiré l'inflation) : le seuil à 50 % est passé de 395 à 757€. Les pauvres d'aujourd'hui sont beaucoup plus riches que ceux d'hier, même si les besoins des sociétés d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes (nécessité d'avoir accès à Internet, de disposer d'un portable, d'une voiture, etc.).
La pauvreté ne touche pas de manière égale toutes les catégories de population. Elle concerne surtout ceux qui sortent de l'école sans obtenir de diplôme. La pauvreté concerne environ 23% des non-diplômés, contre 5% seulement pour les titulaires d'un bac technique ou d'un diplôme supérieur. En outre, elle touche davantage certaines catégories socioprofessionnelles, notamment les personnes sans activité (41,5%), les agriculteurs (30,5%) ou les ouvriers non qualifiés (19,4%), qui sont aussi des catégories moins bien dotées du point de vue du diplôme. La pauvreté concerne également en priorité les enfants : sur les 8 millions de personnes pauvres que compte la France en 2007, plus de 2 millions ont moins de 18 ans. Cette situation s'explique par la situation précaire ou le chômage des parents. La pauvreté concerne aussi 800 000 jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans. Le taux de pauvreté est à son niveau le plus élevé à cet âge : 17,5% contre 10% environ pour les 25-34 ans. Cet écart s'explique en partie par le fait que jusqu'à récemment les moins de 25 ans se trouvaient écartés des minima sociaux (situation appelée à évoluer avec la mise en place en 2009 du RSA jeune pour les moins de 25 ans). Enfin, la pauvreté touche les familles monoparentales puisqu'avant transferts sociaux, 46% des familles monoparentales (essentiellement des femmes avec enfants) disposent de revenus inférieurs au seuil de pauvreté. Avec les allocations familiales, les allocations logement et les minima sociaux, le pourcentage de familles monoparentales vivant en dessous du seuil de pauvreté descend à 27%, ce qui reste néanmoins encore important comparé aux 12% seulement des couples avec enfants (22% avant transferts sociaux). A noter également que la proportion pour les familles monoparentales de trois enfants ou plus s'envole à 39%, même après transferts sociaux. Cette situation s'explique notamment par le fait que nombre de femmes seules responsables d'une famille sont victimes des bas salaires et/ou du temps partiel contraint.
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