Une entreprise qui a besoin d'argent pour investir peut se financer sur les marchés financiers en émettant des titres (aussi appelés des valeurs mobilières). Selon qu'elle souhaite ou non ouvrir son capital à des investisseurs, elle peut émettre deux sortes de titres : des actions ou des obligations. Les actions sont des titres de propriété : l'acquéreur achète une partie du capital de l'entreprise et lui apporte des fonds propres. En échange, l'actionnaire dispose d'un droit au partage des bénéfices qu'il perçoit sous forme de dividendes. Il dispose également du droit de participer à l'élection des dirigeants et aux décisions de l'entreprise lors de l'assemblée générale. Les obligations sont des titres de créances : l'acquéreur prête son argent à l'entreprise. L'entreprise emprunteuse contracte une dette à son égard. Elle lui reverse donc des intérêts et rembourse les sommes prêtées en plusieurs échéances et à intervalle fixe.
La maturité d'une dette (la date correspondant au dernier versement) peut être de court terme (moins d'un an) ou de long terme (supérieur à dix ans). Cette durée est ce qui distingue le marché monétaire et le marché des capitaux. Le marché monétaire est un marché financier où sont échangés les instruments à court terme (les intervenants sont essentiellement les banques). Le marché des capitaux est un marché financier où sont échangés les actions et les titres à plus long terme (tous les agents économiques peuvent intervenir sur ce marché).
Un marché financier fonctionne sur deux niveaux complémentaires : le marché primaire (le marché financier au sens strict) et le marché secondaire (aussi appelé le marché boursier). Le marché primaire est celui des émissions de titres (actions et obligations). Les agents qui ont besoin de capitaux : les entreprises, les collectivités locales et l'Etat, sollicitent une banque d'investissement qui garantit le placement des titres à un certain prix, puis les vend au public. Le marché secondaire est celui de l'échange de ces titres. Tout épargnant ayant acheté des titres et souhaitant les revendre réalise cette opération sur ce marché aussi appelé bourse. La vente se fait en fonction de la demande et de l'offre du titre, c'est-à-dire selon sa cotation. Cette cotation rend compte de sa liquidité (c'est-à-dire de sa capacité à redevenir de l'argent réutilisable pour acheter autre chose). Elle peut varier considérablement par rapport au cours d'émission fixé par l'émetteur sur le marché primaire. Elle rend donc possible la spéculation financière qui est une opération consistant à anticiper la variation du cours des titres financiers afin de réaliser une plus-value. Elle indique également le prix de l'émission de nouveaux titres pour l'entreprise sur le marché primaire, mais qui reste fondamentalement une anticipation et dépend de l'information disponible (menace d'OPA, profits anticipés, etc.). Le marché secondaire et le marché primaire sont donc interdépendants : un épargnant achète des valeurs lors de leur émission en considérant la possibilité de pouvoir la vendre ensuite sans perte sur le marché secondaire. Pour que l'épargne aille vers l'investissement, il est préférable que la bourse soit haussière, car cela seul peut inciter un agent à acheter des actions ou des obligations sur le marché primaire.
Les marchés secondaires peuvent être organisés de deux manières : de gré à gré et en bourse. Un marché de gré à gré (Over the Counter – OTC) met directement en relation le vendeur et l'acheteur. Par exemple, le marché des devises est essentiellement un marché de gré à gré : une entreprise ou une banque qui désire effectuer une opération de change va se mettre en relation directe avec une autre banque. Dans ce type de marché, les opérations se font souvent dans un cadre réglementaire plus souple et donc avec moins de transparence que dans un marché en bourse. Un marché en bourse réunit dans en un lieu unique plusieurs vendeurs et plusieurs acheteurs. Les titres font alors l'objet d'une cotation électronique. Les actions de la plupart des grandes sociétés sont côtés sur des marchés organisés tels que le New York Stock Exchange (NYSE), la Bourse de Tokyo ou de Londres, Euronext qui rassemble les bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et qui a fusionné en 2007 avec le NYSE pour donner le premier groupe mondial de places boursières : NYSE Euronext. En outre, de nouveaux marchés ont été créés comme Alternext pour accueillir les titres des PME et le NASDAQ (National Association of Securities Dealers Automated Quotations) consacré aux sociétés de haute technologie. Les bourses sont des sociétés privées importantes. La capitalisation boursière mondiale, c'est-à-dire la valeur de marché de l'ensemble des actions en circulation dans le monde, a été multipliée par plus de 40 de 1975 à 2007, passant de 1 400 milliards de dollars à 60 800 milliards de dollars. En revanche, pendant la crise de 2008, elle a chuté de presque 50% pour atteindre 32 500 milliards de dollars. En mars 2009, elle est remontée à 46 500 milliards de dollars.
Afin de dégager des tendances globales en matière de valorisation des actifs financiers, les valeurs boursières sont regroupées en indices financiers. Ces indices permettent de mesurer la performance d'une bourse selon les capitalisations ou sur une base sectorielle. Ils servent de baromètre de l'économie : les cours dépendant des anticipations de profit, la variation donne un indicateur de la conjoncture économique. Créé en 1884, le Dow Jones Industrial Average (abrégé en DJIA et souvent raccourci en Dow Jones) est le plus vieil indice du monde. Il comprend les trente premières capitalisations de Wall Street (les blue chip). Les entreprises présentes dans le DIJA ont évolué avec le temps, seule General Electric y figure depuis les origines. Un autre indice américain important est l'indice NASDAQ qui mesure les performances des entreprises de la bourse du même nom. Le FTSE 100 (Financial Times Stock Exchange Index) est un indice boursier qui rend compte de l'activité de la bourse de Londres et de l'économie britannique. Le CAC 40, qui prend son nom du système de Cotation assistée en continu, est le principal indice boursier de la place de Paris. Il regroupe les 40 plus grandes capitalisations boursières françaises. Il a été créé en 1987.
Il existe un troisième type de marchés appelés les marchés dérivés. Les marchés dérivés sont des marchés sur les marchés. Ils permettent de gérer les risques associés aux fluctuations de cours, de taux ou de change. Si les produits dérivés existent depuis longtemps, ils connaissent une véritable explosion depuis les années 80 où leur utilisation a été étendue au domaine bancaire. Ils peuvent être échangés de gré à gré ou bien sur les marchés organisés (les plus gros sont le CME – Chicago Mercantile Exchange – et le CBoT – Chicago Board of Trade). Pour avoir une idée de l'importance de ce type de produits dans la finance mondiale, il faut rappeler qu'en juin 2008, le PIB mondial s'élève à 43 000 milliards de dollars et la valeur totale des produits dérivés à 676 000 milliards de dollars, soit près de 16 fois le poids de l'économie réelle. En outre, sur ces 676 000 milliards de dollars de transactions, seuls 80 000 milliards sont effectués sur des marchés organisés (où une régulation est opérée) et 596 000 milliards sont réalisés en gré à gré (où la transparence est moindre). Cet écart traduit une déconnexion des marchés financiers et de l'économie réelle (Source des données : Banque des Règlements Internationaux, BIS Quarterly Review, juin 2008).
Il existe trois sortes de produits dérivés : les options, les contrats à terme et les contrats d'échange. Une option donne le droit, lorsqu'on l'achète, ou l'obligation, lorsqu'on la vend, d'acheter ou de vendre un actif financier à un prix fixé à l'avance (strike) pendant un temps donné ou à une date fixée, dans une optique de spéculation ou d'assurance. Un contrat à terme (future) est un engagement ferme de livraison standardisé, dont les caractéristiques sont connues à l'avance, portant sur la quantité déterminée d'un actif sous-jacent précisément défini, à une date (échéance) et à un lieu donnés, et négocié sur un marché à terme organisé. Un contrat à terme permet par exemple de garantir le prix d'achat d'une matière première soumise à un temps donné. Le contrat d'échange (swaps qui signifie échanger) désigne un échange de flux financiers (calculés à partir d'un montant théorique de référence appelé notionnel) entre deux entités pendant une certaine période de temps. Par exemple, dans le credit default swap, qui est une sorte de swap, une banque se protège d'un risque de défaillance d'un ménage à qui elle a prêté de l'argent en versant une prime ex ante annuelle calculée sur le montant du prêt à un agent qui s'engage à compenser ex-post les pertes en cas de non remboursement du prêt. Comme ce swap permet à une banque de sortir de son bilan les crédits à risque, il a été un élément aggravant la défiance des banques lors de la crise bancaire de 2008.
Graphiques :
Cours des indices boursiers sur dix ans :
DJIA
CAC 40
Sources : http://bourse.lesechos.fr/bourse/index.jsp
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