mercredi 6 octobre 2010

La situation des ménages français

De manière générale, un ménage désigne l'ensemble des occupants d'un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de cohabitation, par exemple). Un ménage peut aussi être composé d'une seule personne.

En microéconomie, un ménage est l'unité de base de nombreux modèles économiques.

En comptabilité nationale, les ménages sont l'un des six secteurs institutionnels, les autres étant : les sociétés non financières (SNF), les sociétés financières (SF), les administrations publiques (APU), les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM) et le reste du monde.

Parmi les activités économiques des ménages, on peut retenir trois types d'action :

  • les ménages reçoivent un revenu (de leur travail, de leur capital ou bien des transferts sociaux),
  • revenus qu'ils consomment,
  • ou bien qu'ils épargnent.

En 2009, la progression du revenu disponible des ménages français a ralenti (+ 1 %n seulement après avoir augmenté de 3,2 % en 2008). Comme la consommation a diminué de 0,6 % en 2009, leur pouvoir d'achat s'est accéléré (il progresse de 1,6 % contre 0,4 % en 2008). Le ralentissement de l'augmentation du revenu disponible des ménages est imputable à la décélération des revenus nets d'activité (contribution de – 2,3 points) et des revenus du patrimoine (– 1,5 point), même si le recul des impôts sur le revenu (+ 1,2 point) et l'accélération des prestations sociales (+ 0,5 point) ont permis de l'atténuer.

Le pouvoir d'achat au niveau individuel, c'est-à-dire rapporté au nombre total de ménages dans la population, progresse un peu moins que le pouvoir d'achat global en 2009 puisqu'il est de 0,8 % pour le revenu disponible brut.

Le revenu disponible brut (RDB) constitue représente la part du revenu primaire qui reste à la disposition des ménages résidents, pour la consommation et l'épargne. Le revenu primaire des ménages est le revenu que les ménages tirent de leur contribution à l'activité économique, soit directement (revenu d'activité salariée ou non salariée), soit indirectement (revenu de placement mobilier ou immobilier). Il n'inclut donc pas les prestations sociales. On dit également que le revenu primaire est un revenu avant redistribution.

Le RDB se distingue donc du revenu disponible ajusté des ménages (RDBA) qui est égal au revenu disponible augmenté des transferts sociaux en nature. Ces transferts sociaux en nature sont une forme de revenus qui se retrouvent dans la consommation des ménages, sans qu'il y ait pour autant une dépense de la part du ménage bénéficiaire. Il s'agit par exemple des remboursements de médicaments, des dépenses d'éducation prises en charge par les administrations publiques, de la sécurité sociale ou encore des allocations logement. Le RDB ne prend pas en compte tous les revenus des ménages, car une partie de leur consommation effective est directement prise en charge par la collectivité. En 2009, le RDBA qui englobe ces transferts sociaux, a progressé plus rapidement (+ 1,5 %) que leur seul RDB (+ 1 %).

Avec la crise de 2007, les revenus salariaux ont progressé assez faiblement. D'une part, le retournement sur le marché du travail a fait reculer l'emploi salarié de 1,4 %. D'autre part, l'augmentation du salaire net moyen par tête a ralenti. De même, les revenus des entrepreneurs individuels ont diminué de quasiment 4 %. Les revenus liés à l'épargne se sont également détérioré. Le solde net des intérêts reçus par les ménages a fortement décru. La baisse des taux de marché s'est davantage répercutée sur la rémunération des dépôts des ménages que sur les intérêts qu'ils versaient sur leurs crédits, immobiliers notamment. En outre, la baisse des taux a conduit à diminuer fortement la marge financière que réalisaient les banques sur les dépôts des ménages. Or, cette marge est considérée en comptabilité nationale comme un supplément d'intérêts qui vient abonder le revenu des ménages, et qui retourne aux banques par le biais d'une dépense de consommation de service d'intermédiation financière. Par ailleurs, les dividendes reçus par les ménages ont diminué de 2,8 %.

En 2009, les recettes liées aux impôts sur le revenu et sur le patrimoine payés par les ménages ont diminué. L'impôt sur le revenu est affecté par la baisse des plus-values sur valeurs mobilières observée l'an passé et par la suppression, pour les ménages modestes, des deux derniers tiers provisionnels de l'impôt dû en 2009. Il est également affecté par la montée en charge des exonérations au titre des heures supplémentaires et du crédit d'impôt au titre des intérêts d'emprunts immobiliers.

La contribution sociale généralisée (CSG) a également reculé sous l'effet de la baisse des revenus du capital et de la stagnation de la masse salariale. Dans le même temps, le coût lié au versement des prestations sociales a fortement augmenté du fait de l'indemnisation du chômage et des mesures du plan de relance en faveur des plus défavorisés.

Comme la consommation des ménages a progressé en 2009 un peu moins vite que leur revenu, leur taux d'épargne a logiquement augmenté (de 0,8 point). Ce taux d'épargne des ménages s'élève en 2009 à 16,2 %, sans doute pour des motifs de précaution. Leur taux d'épargne financière progresse plus fortement encore puisqu'il passe de 4,8 % à 6,8 % (soit une augmentation de 2 points), sous l'effet de la chute de leurs investissements immobiliers.

La dépense de consommation des ménages a augmenté faiblement en volume. Cette faible progression est intervenue dans un contexte de baisse des prix : les prix des produits énergétiques et alimentaires, notamment, se sont retournés à la baisse après les fortes hausses de 2008. En valeur, l'évolution de la dépense de consommation des ménages a été la plus faible depuis l'après-guerre.

En 2009, ce sont surtout les achats d'automobiles qui ont soutenu la consommation (8,3 % d'augmentation, après une baisse de 6,9 % en 2008). Les achats de véhicules neufs par les ménages, stimulés par la mise en place de la Prime à la casse en décembre 2008, ont progressé de 18 % en volume. La part des petites voitures économes, qui bénéficient du bonus écologique, a poursuivi sa forte progression. Les marques françaises, bien positionnées pour ce type de véhicules, ont confirmé leur redressement en 2009 : leur part dans les immatriculations a atteint près de 54 %.

En revanche, la consommation en valeur des biens et services des technologies de l'information et de la communication (TIC) a baissé (– 0,8 %), pour la première fois depuis 1992. En volume, elle a encore légèrement décéléré : + 6,0 % après + 6,8 % en 2008. Exceptionnellement, la consommation en services de télécommunications a baissé en volume (– 0,4 %). À l'inverse, les achats de téléviseurs ont accéléré (+ 35,1 % après + 24,7 % en 2008).

Les dépenses liées à la musique et à la vidéo à domicile ont été moins déprimées qu'en 2008. Les DVD et supports haute définition ont même progressé en volume (+ 4,3 %) après trois années de baisse. Le repli des CD audio a été moins accentué (– 9,2 % après – 14,8 %).

Après une année 2008 déjà favorable, la fréquentation des salles de cinéma s'est encore accrue de 11 millions d'entrées et a atteint 201 millions de spectateurs.

En valeur, les loyers ont évolué au même rythme qu'en 2008 (+ 3,6 %). Les prix ont encore légèrement décéléré (+ 1,8 % après + 2,0 %), sous l'effet de l'atonie persistante du marché de l'immobilier.

Les dépenses des ménages en produits énergétiques ont diminué en volume (– 1,9 %, après + 0,9%en 2008). Notamment, la consommation en volume de carburants et lubrifiants a poursuivi sa baisse (– 2,1 %). Seule la consommation d'électricité a progressé (+ 1 %). Les prix de l'énergie se sont fortement retournés à la baisse (– 10,2 % après + 10,5 %), suivant le reflux des cours du pétrole.

La consommation alimentaire (hors boissons alcoolisées et tabac) a très légèrement accéléré en volume (+ 0,5 % après + 0,2 %). Les prix se sont quasiment stabilisés après la forte hausse de 2008 (près de 5 % d'augmentation). Les achats de viandes en volume ont moins baissé en 2009 qu'en 2008 (– 0,3 % après – 1,2 %).

La consommation de boissons non alcoolisées (hors cafés, thés et cacao) s'est nettement redressée (+ 3,1 % après – 1,6 %), tirée par les boissons à base de fruits qui ont bénéficié des températures élevées des mois d'été.

Les achats de tabac en volume sur le territoire français ont baissé pour la troisième année consécutive, quoique de façon moins marquée (– 0,6 % après – 2,4 %). Les prix n'ont progressé que de 1,4 %.

Après une baisse de 11,2 % en 2008, la consommation des ménages en assurance-vie s'est vivement retournée à la hausse en 2009 (+ 16,8%). Les versements sur contrats en euros sont redevenus attractifs, avec la forte baisse du taux de rémunération des livrets réglementés.


Bibliographie


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