Les stratégies d'innovation doivent permettre à l'entreprise d'obtenir soit en termes de coût, soit en termes de produit. En termes de coût, l'innovation permet de réduire les coûts, ce qui laisse la possibilité de baisser les prix ou d'augmenter les marges. En termes de produit, l'innovation procure un monopole sur un segment de marché (on parle de niche). Par exemple, Apple détient un monopole dans le domaine du graphisme.
Il existe deux types d'innovation technologique : l'innovation par transfert et l'innovation par création. L'innovation par transfert correspond à un transfert technologique consistant à appliquer à un nouveau domaine une technologie qui existe déjà. L'innovation par création est basée sur des découvertes scientifiques qui n'ont pas encore connues d'application technique. Alors que le chercheur crée de nouvelles possibilités, l'innovateur développe un produit en fonction de ces possibilités rapportées à une analyse des besoins.
Comme tout produit, une innovation possède un cycle de vie. Au départ, l'entreprise qui innove détient un monopole, compte tenu du fait qu'elle est la seule à développer le produit. Elle peut également protéger son monopole par le biais d'un brevet, d'une marque ou d'un modèle. Si son innovation rencontre du succès, des entreprises concurrentes vont ensuite proposées des produits concurrents. Cela va amener l'entreprise à perfectionner son produit, dont la rentabilité va progressivement diminuée, ce qui va l'inciter à relancer un cycle produit par une innovation. Le cycle de vie de l'innovation suit donc essentiellement trois étapes : la mise au point, l'industrialisation et la maturité technologique. La mise au point implique des investissements importants en Recherche et Développement. L'industrialisation permet des gains élevés grâce au monopole, mais ne tarde pas à voir l'arrivée de nouveaux concurrents. Dans la maturité technologique, les procédés et les coûts se sont stabilisés, des technologies de substitution apparaissent (le DVD remplace la vidéo cassette par exemple). On distingue trois sortes de technologie en fonction du cycle de vie : une technologie émergente est une technologie nouvelle à faible diffusion (mise au point), une technologie clé est une technologie récente à diffusion moyenne (industrialisation) et une technologie de base est une technologie ancienne à diffusion importante (maturité).
On peut détecter quatre stratégies principales quant à l'innovation technologique : celle de leader, celle de suiveur, celle de l'imitation et celle de dépendance technique. La stratégie de leader consiste à être la première entreprise commercialisant l'innovation, ce qui permet de la mettre sur le marché avec un profit élevé ou à céder des licences de fabrication dans des pays où l'entreprise de détient pas de circuit commercial. La stratégie de suiveur consiste à se soucier du changement technologique tout en essayant de profiter des erreurs du leader. La stratégie imitative consiste à ne prendre aucun risque technologique en se procurant de nouvelles technologies exploitées ailleurs pour les développer sur son propre marché. Cela implique un bon service d'information qui signale les nouveaux produits et les procédés correspondant aux activités de l'entreprise. Enfin, la dernière possibilité est la stratégie de dépendance technique, souvent pratiquée par les sous-traitants et les filiales qui produisent à partir d'un cahier des charges précis. Ce genre d'activité n'appelle pas de recherche-développement (donc les frais correspondants), ce qui abaisse d'autant les prix de revient de l'entreprise.
Il convient de souligner enfin les différentes voies d'accès à l'innovation technologique : la recherche interne, l'achat de licence/brevet, l'association avec un partenaire et le rachat d'une entreprise. La recherche interne consiste pour l'entreprise à développer en interne son propre circuit d'innovation. Cela nécessite de lourds investissements et expose à un fort degré d'incertitude. L'achat de licence/brevet permet d'accéder à une technologie que l'entreprise ne maîtrise pas sans en supporter les coûts de recherche, mais engendre néanmoins des coûts d'apprentissage de cette technologie. L'association avec un partenaire permet de réunir des compétences complémentaires afin de créer des effets de synergie et de réduire les coûts. Enfin, le rachat d'une entreprise permet d'acquérir son savoir-faire dans un domaine.
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